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CPGE Littéraires
Cours de Madame Gambert, CPGE La Perverie
(Nantes)
Le roman autobiographique
A l'inverse du pacte autobiographique (A=N=P) qui définit l'autobiographie, dans le roman autobiographique, le contrat de lecture est "ambigu": "C'est peut-être moi dont il s'agit, mais ce n'est pas certain" ( Françoise Simonet Tenant, "Roman autobiographique", in Dictionnaire de l'autobiographie et des écritures de soi de langue française, 2017).
Difficulté à désigner le roman-princeps, inaugurant ce modèle générique:
selon A. Thibaudet, ce serait Julie ou la nouvelle Héloïse, de J.J.Rousseau (1762),
selon Sainte Beuve, les romans intimistes du début du XIX°: Oberman de Senancourt (1804), René de Chateaubriand (1805), Adolphe de Benjamin Constant (1816) comme "confessions obliques et déguisées de leurs auteurs" (idem.)
Or, en réalité, les frontières entre l'autobiographie et l'espace autobiographique sont poreuses: infinité de zones grises et de variantes problématiques, voire indécidables...
Pour déjouer ces ambiguïtés, Ph. Lejeune forge, en 1975, la notion d'ESPACE ATOBIOGRAPHIQUE
La facture romanesque est plus marquée que dans une autobiographie : le RA "peut user des artifices du roman, en particulier du dialogue, dont la présence est parcimonieuse dans l'autobiographie".
A présent, le RA a laissé place à l'autofiction. Distinction frappante de Ph. Vilain: " Dans le RA, tout est vrai sauf les nom; dans l'autofiction, tout est inventé, sauf les nom" (interview au Figaro, mars 2025).
Cas limite: le roman à clés. P.ex. Les Mandarins de Simone de Beauvoir (1954): Robert Dubreuilh, Henri Perron = des avatars de Sartre, Camus...
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