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La veine romanesque

Le public lettré du XVIIème siècle est lassé des romans de chevalerie, mais il garde le goût des aventures extraordinaires.  Sa sensibilité baroque aux jeux de l'apparence le pousse vers des scénarios et des personnages exemplaires. Il aime à être surpris, ébloui, fasciné ...  

L'amour demeure le sujet principal. Contrarié, il  déclenche une cascade de péripéties spectaculaires: tournois et duels, tempêtes et naufrages, enlèvements et évasions! 

De facture baroque, ces romans cultivent le foisonnement par la superposition de plusieurs histoires enchâssées. Le récit principal apparaît, disparaît, réapparaît, parfois parasité par des fils adjacents dont l'articulation sur la trame principale manque parfois de motivation esthétique. C'est toutefois l'occasion de faire durer le roman qui s'étend sur des milliers de pages : le héros conte ses aventures à tel autre personnage qui l'en récompense par le récit de ses propres aventures! Or, cet éclatement de l'intrique ne choque pas le lecteur de l'époque. 

Les personnages sacrifient au goût baroque pour les métamorphoses: déguisements, masques, quiproquos, autant de jeux de la réalité et de l'illusion. Peût-être la mobilité de leur identité explique-t-elle l'absence d'approfondissement de l'analyse psychologique?

Un seul principe de cohérence unifie cet univers éclaté, luxuriant et hétéroclite: la visée morale qui préside à ces "histoires feintes d'aventures  amoureuses" (P.D.Huet, 1670).

Deux genres illustrent ce courant romanesque:

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